1 - Une
Assemblée Nationale d’Activité pourquoi faire ?
La spécialité montagne de la FSGT vit depuis
plus de trente ans les conséquences de l’orientation qui avait été décidée à la
suite des stages Maurice Gratton (en 1983) et qui avait consisté pour
l’essentiel à se recentrer sur le développement de l’escalade en appui sur les
innovations qu’ont constituées les SAE, la création d’Hauteroche, première
falaisemoderne dans le monde et la généralisation des pistes faciles à Bleau et
des pistes enfants.
Cette orientation a produit un réel
développement de la spécialité dans la FSGT (plus de 8000 licenciés aujourd’hui) et surtout hors
de la FSGT. La FFME a vu ses effectifs atteindre plus de 101 000 licenciés en
majorité dans la spécialité escalade. La FFCAM en a plus de 99 000 et les
grimpeurs se comptent par millions dans le monde où les falaises modernes (c’est-à-dire
équipées béton) se multiplient. L’escalade s’aussi diffusée à l’école et fait
partie maintenant des apprentissages de base en EPS.
On peut dire que notre orientation a transformé
le milieu alpin en faisant émerger ce sport nouveau qu’est l’escalade sportive.
Mais il faut dire aussi que cela ne s’est pas fait sans contradictions. La
première résidant toujours dans le constat que si l’alpinisme n’est toujours
pas un « sport populaire » comme un de nos vieux slogans se plaisait à le
proclamer (au moins comme objectif), la massification de la pratique de
l’escalade sportive ne l’est guère plus si on regarde la composition
sociologique des pratiquants, en majorité constituée par des grimpeurs et des
grimpeuses disposant d’un bon capital culturel. Ce n’est évidemment pas un
hasard si, pour ce qui concerne la FSGT, le développement s’est fait pour
l’essentiel en Ile de France (et même à Paris). La seconde (sans hiérarchie)
tient au développement impressionnant de la marchandisation de l’activité, que
ce soit d’abord dans la croissance exponentielle des salles privées (croissance
en nombre, mais aussi en surfaces), mais aussi de l’équipement des falaises,
délégué de plus en plus à des professionnels, Hauteroche restant sur ce point
encore une exception. La troisième enfin, c’est l’arrivée de l’escalade
spectacle dont le point d’orgue est son entrée aux JO de Tokyo en 2020, avec
ses conséquences (positives et négatives qu’il faudrait analyser de près) sur
la pratique de tous.
Il est donc naturel et nécessaire de faire le
point aujourd’hui, dans les nouvelles conditions qui sont les nôtres, sur
l’état de notre spécialité à la FSGT avec l’objectif de poursuivre notre développement.
Et maintenant ?
Pour cela il nous faut d’abord faire un bilan
d’étape et examiner sans crainte nos forces et nos faiblesses. Est-ce que
l’orientation prise il y a plus de trente ans reste valable dans les conditions
actuelles ?
Les innovations passées restent t’elles toujours efficaces ?
Quelles seraient les innovations nouvelles productives de développement ?
Pourquoi les innovations passées ne nous ont pas tant profité que cela ?
Les innovations passées restent t’elles toujours efficaces ?
Quelles seraient les innovations nouvelles productives de développement ?
Pourquoi les innovations passées ne nous ont pas tant profité que cela ?
Un tel bilan suppose d’ailleurs que l’on ait la
vue la plus juste possible de notre situation actuelle et c’est pour cela que
va être lancé un questionnaire en direction de nos clubs pour mieux connaître
la nature de nos activités.
Qui pratique quoi ?
Qui encadre qui ?
Qui gère quoi ?
Combien d’alpinistes, de skieurs et de skieuses de montagne, de grimpeurs et de grimpeuses, de cadres ?
Combien pratiquent en milieu naturel et/ou en SAE ?
Blocs et/ou falaises ?
Et sans doute bien d’autres questions à venir. Si un questionnaire au niveau des clubs est indispensable, il faut aussi que nous nous interrogions sur l’activité de la CFME. Depuis les innovations qui ont été à la base de notre
Qui pratique quoi ?
Qui encadre qui ?
Qui gère quoi ?
Combien d’alpinistes, de skieurs et de skieuses de montagne, de grimpeurs et de grimpeuses, de cadres ?
Combien pratiquent en milieu naturel et/ou en SAE ?
Blocs et/ou falaises ?
Et sans doute bien d’autres questions à venir. Si un questionnaire au niveau des clubs est indispensable, il faut aussi que nous nous interrogions sur l’activité de la CFME. Depuis les innovations qui ont été à la base de notre
2 – Développement
La structure dirigeante de la spécialité
montagne dans la FSGT a été caractérisée par un investissement professionnalisé
au sein de la FSGT à Pantin (ce qui a été sans aucun doute une des causes du
développement francilien), professionnalisation sur une base toujours militante
et décidée suite aux stages Maurice Gratton, où le constat avait été fait de la
trop grande faiblesse exclusivement bénévole des membres de la CFME. Il s’en
est suivi une quasi disparition au bout de quelques années des réunions du
bureau parisien de la CFME (réunions qui étaient hebdomadaires dans les années
soixante-dix pour progressivement devenir bi-mensuelles, puis mensuelles,
épisodiques et enfin disparaître).
Depuis quelques années, une CFME (sans bureau)
a progressivement été revivifiée sur une base non élective et sans ANA. Le
paradoxe est évidemment que cela n’a pas nui à notre développement, à moins que
l’on pense que ce développement aurait encore été plus important si une telle
structure avait été maintenue. La question est donc posée de l’utilité et du
rôle d’une structure centralisatrice de ce type. Et de sa généralisation sur
une base régionale au sein des comités.
Utile ou pas ?
Nécessaire ou pas ?
A quelles conditions ?
Si la CFME a été en sommeil, il y a eu
néanmoins une activité de formation de cadres qui a plus ou moins perduré en
alpinisme et en ski de randonnée et s’est développée en escalade (là encore
surtout en Ile de France) et dont il faut aussi interroger l’efficacité.
Combien de cadres ?
Sur quelles activités ?
Quels effets ?
Vieilles questions et contexte nouveau. Mais
toutes ces questions, qui de fait sont les mêmes que celles qui avaient été
posées dans les stages Maurice Gratton ne se posent pas dans le même contexte
qu’à l’époque. Le monde dans lequel nous vivons n’est pas celui des années
quatre-vingt. Il est caractérisé par la domination du capitalisme financier et
de la marchandisation de pans de plus en plus nombreux des activités humaines
dont celui des loisirs sportifs est l’un des plus emblématique. Prendre la
mesure des conséquences de ce contexte sur notre développement potentiel est
fondamental. Cela pose la question du rôle de la médiatisation des pratiques
(en particulier des compétitions professionnelles et des JO), des médias (journaux
mais aussi internet) et des autres structures associatives (FFME et FFCAM en France,
mais aussi UIAA, ISCF), des syndicats de professionnels et, plus généralement
des structures de pouvoirs et des formes de délégation de pouvoir qui sont
aujourd’hui de plus en plus en crise (c’est notamment l’un des enseignements
que l’on peut tirer du mouvement des « gilets jaunes », qu’on l’approuve ou
pas).
Enfin, une dernière caractéristique du contexte
actuel tient dans l’importance prise par les questions autour du risque dans
nos activités. Si elles ont toujours été marquées par l’existence de dangers
potentiels importants (même mortels), la massification des activités a impliqué
une visibilité plus grande à l’existence de ces risques, dans le même temps où
la société tendait à vouloir diminuer les risques de toutes natures au maximum
(même les militaires qui sont tués à la guerre sont considérés comme un
scandale).
D’où une tendance à la normalisation (des
pratiques, des équipements, du matériel), base d’une judiciarisation des
accidents (et à une croissance des assurances et un risque accru de
contentieux) dans un temps où les équipements des falaises commencent à
vieillir et les contraintes financières de leur remplacement à se poser. L’accident
de Vingrau est le cas d’école de cette situation.
Évidemment, cette montée des risques conduit à
des réactions tendant à les réduire au prix parfois de la dénaturation des
pratiques. C’est le cas quand la moulinette devient la forme principale de l’escalade
(alors même que nombre d’accidents sont la conséquence de moulinettes mal
faites) au détriment de l’escalade en tête sous prétexte que la chute doit être
évitée à tout prix alors que c’est devenu un moyen de progrès essentiel permis
par un équipement conçu pour cela. Concrètement, cela se traduit par des
interrogations sur les responsabilités qui pèsent sur celles et ceux qui
œuvrent comme bénévoles dans nos clubs et donc sur la possibilité de continuer
à susciter un engagement bénévole.
Ce sont toute ces questions que nous devons
nous poser dans une ANA, si nous voulons poursuivre notre développement.
En complément une vidéo :Gilles Rotillon Introduction Assemblée Nationale Escalade FSGT from RENOUX YVES on Vimeo.
Le programme de cette assemblée :
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