mardi 6 mars 2012

Discours de circonstance

En triant des papiers je viens de retrouver un discours que j'ai écrit pour l'anniversaire de Jean-Yves et de Catherine. Comme seuls ceux qui ont eu la chance d'être présents pendant ces vacances (et qui ont eu aussi la "chance" de payer encore une fois un cadeau à Jean-Yves sous prétexte qu'il est né à ce moment là), j'en poste une version sur le blog pour l'édification des absents.


"Je voudrais tout d'abord vous demander d'excuser le caractère improvisé à la dernière minute de ce discours. J'avoue que je n'avais pas prévu d'en faire, car les événements qui nous réunissent ici ce soir ne me paraissaient pas d'une importance suffisante pour que je perde une partie de mon temps précieux à noircir quelques pages. Et puis de toute façon, Jean-Yves étant sourd comme un pot et Catherine étant une fille, il y avait une probabilité proche de 1 qu'ils n'y entendent rien, le premier au sens propre et la seconde au figuré.
Et puis ce matin, quand, avant de partir vers de nouveaux exploits grimpatoires je suis passé à leur appartement, j'ai bien compris la demande angoissée de Martine, le regard noyé dans une brume qui dénotait son désir de m'entendre prononcer des paroles inoubliables (à moins qu'elle n'ait été déçue par une nuit sans éclat au côté d'un compagnon peu opérationnel). Gilles, m'a-t-elle murmuré, il va falloir que tu fasses deux discours!
J'avoue avoir été ému par cette prière touchante où je sentais son désir de voir son homme et sa collègue honorés à l'égal de ceux qui ont déjà eu le plaisir de m'entendre leur dire combien ils vivaient des moments exceptionnels.
J'ai donc sacrifié ma douche et remis mon gros caca à plus tard et je me suis décidé à écrire ce putain de discours (un seul et pas deux, faut quand même pas exagérer) qui faisait tant plaisir à Martine.
Jean-Yves a aujourd'hui 50 ans et Catherine en a paraît-il 40. C'est évidemment très étonnant car on dirait plutôt l'inverse. Les lois de la nature sont cruelles (mais justes) et il suffit de jeter un coup d'oeil sur la noble assemblée réunie ici ce soir pour se rendre compte que les hommes subissent moins les ravages du temps qui passe que leurs femmes.
Bien sûr il y a des exceptions. Bruno Chinois en est une éclatante depuis une trentaine d'années. Mais dura lex sed lex et ce ne sont pas Martine, Catherine Chinoise, Catherine Triangle ou Michèle qui peuvent dire le contraire.
Bref, Jean-Yves a 50 ans et même s'il ne les fait pas, ça se voit quand il est sur une falaise et c'est pourquoi, pour l'aider à passer ce cap, nous avons longuement hésité sur le cadeau à lui faire. On a d'abord pensé à lui acheter un string et un soutien-gorge roses pour qu'il les offre à Martine, histoire de raviver une flamme que la rumeur disait chancelante. Mais nous avons finalement opté pour un cadeau d'homme, à déguster sans modération (si possible avec nous) et qui lui permettra en regardant Martine de l'imaginer en string et en soutien-gorge roses.
Pour Catherine, qui a 40 ans, j'insiste pour que vous ne commettiez pas d'impair, nous n'avons pas eu l'indélicatesse de lui offrir des cadeaux qui fâchent, style produits de beauté, histoire de lui faire comprendre qu'elle en a bien besoin. Non, ce n'est pas notre style. Et puis il aurait fallu lui en acheter beaucoup, ce que nos moyens limités ne nous permettaient pas. Nous avons donc décidé de nous adresser à son intellect. Pari risqué sans doute mais à la mesure de l'affection que nous lui portons et qui je l'espère lui permettra d'attendre sereinement les 50 ans qu'elle ne devrait pas tarder à atteindre, puisque maintenant pour elle les années vont compter double.
Bon anniversaire donc à tous les deux de la part des dinos."