Notre
dernier séjour d'escalade à Antalya datait de février 2007. Aidés
par les circonstances d'une météo qui nous a fait fuir le Sud de la
France, nous revenions donc revisiter six ans plus tard le fameux
spot de Turquie qui nous avait tant séduits. Les nouvelles voies ne
poussent pas là-bas au même rythme qu'à Kalymnos, alors on peut
espacer les visites...
Quoi de
neuf en 2013? La première chose qui saute aux yeux, c'est la
rapidité avec laquelle la ville d'Antalya se développe, dépassant
le million et demi d'habitants dans l'agglomération. Le plus
impressionnant étant la banlieue de Konyalti, près de la plage, où
des centaines d'immeubles colorés s'élèvent là où il n'y avait
encore qu'un petit quartier populaire. De même en est-il de
certaines stations balnéaires de la côte où les hôtels
gigantesques à l'architecture parfois délirante rappellent Las
Palmas des Canaries ou Las Vegas!
Pourquoi
grimper en Turquie?
La
première raison en est le climat, car hormis décembre et janvier où
il pleut beaucoup, les autres mois d'hiver sont suffisamment doux
pour passer la journée en plein air. Il n'est pas rare qu'à la
mi-saison on soit obligé de grimper à l'ombre entre 12 et 16
heures. Même la mer est baignable toute l'année (enfin, d'après
Catherine!).
Deuxième
raison, le rocher: un calcaire tendre et coloré, un peu moins tendre
qu'à Kaly mais du même genre. Selon les secteurs, les styles sont
variés sur un rocher prisu, à concrétions dans les dévers et
piquant dans les dalles, avec même des conglomérats extras à
grimper. On y trouve suffisamment de voies de 5 pour quelques jours,
avec un niveau 6a on peut grimper une grosse semaine et à partir de
6b on y revient plusieurs fois... Et cela rien que pour le site de
Geyikbayiri (du nom du village au-dessus), alors qu'il y a maintenant
environ 200 voies sur le site d'Olympos en bord de mer à 50 kms et
quelques sites mineurs dispersés dans la région.
A Sarkit, le secteur à tufas abrité de la pluie. |
En détail, Catherine dans "Yagmur Duasi, 7a |
Son voisin démarre "Colonist", 6c+ |
Troisième
raison: les facilités autour de l'escalade. A Geyik, tous les
secteurs entourent un point central, le « camp des allemands »
et ne sont jamais éloignés de plus d'un kilomètre. Avec un
véhicule, on se gare sous le secteur de son choix que l'on atteint
toujours en moins de 5 minutes, sauf Trebenna, avec son épuisante
approche (au moins le double!). Parmi ces facilités, il y a l'accès
et les commodités: Geyik est à moins d'une heure d'un aéroport
international, on n'a pas besoin de véhicule, sauf pour le tourisme,
il existe trois formules d'hébergement au pied des falaises
(campings, bungalows, pensions). Autre possibilité: une formule
« tout compris » dans un luxueux hôtel de la côte
auquel il faut ajouter la location d'une voiture. Il faut savoir qu'à
cette période, en l'achetant en dernière minute, c'est meilleur
marché que le camping avec un vol sec!
Hébergement version 5 étoiles abordable. |
Et version "grimpeur", chez Josito. |
Quatrième
raison: la région est magnifique et son attrait touristique
incontestable, avec sites archéologiques et eaux turquoises pour la
baignade à une douzaine de kilomètres. Particulièrement en fin
d'hiver quand les sommets enneigés surplombent la Méditerrannée.
On peut même aller skier un jour de repos avant de piquer une tête
dans la mer... unique!
Les tombeaux lyciens de Mira |
Des plages désertes à cette époque |
Seul
inconvénient: ce n'est vraiment pas le site idéal pour débuter car
les voies de 3 et 4 y sont rares et courtes.
Pour
les amis qui y sont allés à la toussaint 2007, voici une revue
rapide des nouveautés.
D'abord
Tobias, pour faire marcher son affaire (Josito), a bien compris qu'il
fallait ouvrir dans tous les niveaux, donc il y a pléthore de
nouvelles voies de 5 à 6b. D'ailleurs, le topo a doublé de volume
depuis la dernière fois. On trouve ces vois disséminées dans un
peu tous les anciens secteurs, ainsi que dans quelques nouveaux sites
dédiés, comme les nouveaux murs à gauche chez Josito, ou le
nouveau secteur Gizmo, avec 15 longueurs en-dessous de 6b. Les
anciennes voies ne sont guère abîmées après dix ans d'âge malgré
la fréquentation importante, sauf dans le secteur Mevlana très
déversant ou à Trebenna où la magnésie n'est jamais nettoyée par
la pluie. Mais la beauté et la particularité de ce site efface cet
inconvénient. On y trouve là des 5c et 6a très excitants dans un
environnement dantesque.
Pour sa
part, Ozturk, l'auteur du topo (vendu sur place 22 euros), s'est
chargé de développer le site d'Olympos où il a ouvert plusieurs
secteurs très abordables. Il y a là de quoi passer quelques jours. Comme c'est un peu loin de Geyik, pour alterner entre les
deux le mieux est la formule hôtel à Kemer (une voiture se loue
entre 30 et 40 euros par jour).
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